Dans sa biographie de Dom Hélder Câmara (évêque catholique brésilien, 1909-1999, dont le dossier pour béatification est actuellement ouvert à Rome), Ivanir Antonio RAMPON cite cette anecdote : « Une fois, le pape Jean [Jean XXIII] lui est apparu [en rêve à Dom Helder], habillé en paysan comme ses frères pauvres qui travaillaient dans le village de sa naissance. Il lui a alors dicté une lettre à adresser au futur général de la Compagnie de Jésus (ce sera le père Arrupe) pour lui faire trois demandes : qu’il travaille à la réconciliation de la Compagnie avec les protestants en leur demandant pardon pour les excès de la Contre-Réforme ; qu’il reformule les vœux en des termes de christianisme adulte ; qu’il cherche à approfondir la pensée de Teilhard de Chardin. La lettre est arrivée au père Arrupe. »      (Ivanir Antonio RAMPON, Dom Helder Camara. Le chemin spirituel d’un prophète, traduction de José de BROUCKER, Paris, Salvator, 2020, 288 pages, 20 €, pp.100-101)

Et on connaît la suite… 

Pedro Arrupe fut Général de la Compagnie de Jésus entre 1965 et 1983. Il eut à coeur d’y introduire l’esprit et les réformes demandées par le Concile Vatican II, concile qui fut souvent qualifié de « teilhardien ».
Lors du colloque organisé au Centre Sèvres, le 13 juin 1981, pour le centenaire de la naissance de Pierre Teilhard de Chardin, il adressa une lettre à Henri Madelin s.j., alors provincial des jésuites français, chargé d’inaugurer la plaque commémorative apposée au 15, rue Monsieur, lieu où Teilhard résidait lors de ses passages à Paris.  On peut être certain en lisant cette lettre que Pedro Arrupe a bien suivi  « la demande de Dom Hélder Câmara »… Lire la lettre de Pedro Arrupe s.j. adressée à Henri Madelin s.j..  (Teilhard de Chardin. Son apport, son actualité. Colloque du Centre Sèvres 1981, Paris, Le Centurion, 1982, pp. 175-179. Elle a aussi été publiée sous le titre « Pourquoi le Père Teilhard m’est cher » dans : Pedro ARRUPE, Écrits pour évangéliser, Présentés par Jean-Yves CALVEZ, Coll. Christus, n° 59, Paris, Desclée de Brouwer, 1985, pp. 211-214.)